Le soi-disant « roi de la cryptographie » du Canada a été accusé de fraude de 30 millions de dollars.
Selon une annonce du 15 mai de la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario, deux Canadiens, à savoir Aiden Pleterski, 25 ans, et Colin Murphy, 27 ans, ont été accusés d’avoir dupé des Canadiens pour un montant de 40 millions de dollars canadiens (environ 30 millions de dollars américains).
Pleterski, qui se faisait appeler « le roi de la cryptographie », a été accusé de fraude et de blanchiment d’argent pour son rôle dans une prétendue stratagème de Ponzi. Pendant ce temps, son associé a été accusé de fraude.
Les accusations font suite à une enquête de 16 mois baptisée Projet Swan, qui était active parallèlement à une affaire de faillite liée au projet.
Des documents judiciaires et des médias locaux suggèrent qu’entre 2021 et 2022, le duo a levé environ 40 millions de dollars auprès de 160 investisseurs. Ils se sont fait passer pour AP Private Equity Limited et ont promis d’investir les fonds sur les marchés de la cryptographie et des changes.
Certains investisseurs auraient contracté des emprunts pour investir dans le projet de Pleterski.
Cependant, comme pour chaque Ponzi, l’accusé n’a reçu qu’une maigre partie des fonds destinés aux investissements et a dépensé le reste en gains personnels.
Le syndic de faillite chargé de l’affaire a révélé que seulement 2 % du total des fonds collectés avaient été investis. Pleterski a dépensé le reste pour acheter 10 voitures de luxe, voyager à l’étranger et louer un manoir au bord du lac de 8,4 millions de dollars pour 45 000 dollars par mois.
Au total, le roi autoproclamé a dépensé au moins 16 millions de dollars en fonds d’investissement pour lui-même. Les autorités ont saisi deux McLaren, deux BMW et une Lamborghini dans le cadre de la procédure de faillite.
Pleterski a souvent été vu vantant son style somptueux sur les plateformes de médias sociaux. Il a également diffusé en direct ses voyages et ses vacances et a été vu conduire des véhicules de luxe et dépenser sans compter.
Il a même affirmé avoir dépensé 150 000 $ en Legos dans une vidéo où il construisait une maquette Lego du Titanic.
Au cours de la procédure de faillite, Pleterski s’est qualifié de « gamin d’une vingtaine d’années » qui n’était pas organisé. Il a également admis ne conserver aucune trace de ses finances ou de ses paiements.
Il est actuellement libéré sous caution de 100 000 $ mardi. La caution a été signée par ses parents et oblige Pleterski à rendre son passeport et à s’abstenir de toute publication sur les réseaux sociaux à caractère financier.
Il lui a également été ordonné de ne pas acheter ni échanger de crypto-monnaies. La Commission des valeurs mobilières de l’Ontario poursuivra son enquête et de plus amples informations seront publiées sous peu.
Les accusations coïncident avec le projet du Canada de resserrer son emprise sur le secteur de la cryptographie. Les régulateurs cherchent à appliquer le cadre de déclaration des actifs cryptographiques (CARF) d’ici 2026. Le cadre introduira de nouvelles exigences de déclaration et une surveillance plus stricte pour atténuer l’évasion fiscale des cryptomonnaies.